terça-feira, 30 de junho de 2015

A Terceira Miséria (extrato) - Hélia Correia



EXTRATO
Sofremos, sim, de idêntica indigência
Da ruína da Grécia.
(p.13)
Às suas mãos
Atenas viu os quartos, as cozinhas,
A roupa de seus filhos devassados,
As passadas de gelo atravessando,
Cortando os corredores e os corações.
Outra vez, conquistada, olhando ainda,
No pequeno intervalo da servidão,
Pela janela, para o fim da rua,
Onde nada se avista. Pois, tal como
Os sentidos do corpo se compensam,
Tomando, como tomam os guerreiros,
O lugar do caído, assim também
Os sentidos da alma se engrandecem
E alcançam o que tanto querem ver:
(p.27)
Hélia Correia

segunda-feira, 29 de junho de 2015

Où que me porte mon voyage, la Grèce me blesse - G. Séféris

Où que me porte mon voyage, la Grèce me blesse
  

Où que me porte mon voyage, la Grèce me blesse.
A Pilion, parmi les oliviers,
la tunique du centaure
glissant parmi les feuilles
a entouré mon corps,
et la mer me suivait pendant que je marchais.
Où que me porte mon voyage, la Grèce me blesse.
A Santorin en frôlant
les îles englouties,
en écoutant jouer une flûte parmi les pierres ponces
ma main fut clouée à la crête d’une vague
par une flèche subitement jaillie
des confins d’une jeunesse disparue.
Où que me porte mon voyage, la Grèce me blesse.
A Mycènes,
j’ai soulevé les grandes pierres
et les trésors des Atrides.
J’ai dormi à leur côté à l’hôtel de "La Belle Hélène".
Ils ne disparurent qu’à l’aube lorsque chanta Cassandre
un coq suspendu à sa gorge noire.
Où que me porte mon voyage, la Grèce me blesse.
A Spetsai, à Poros et à Myconos
les barcarolles m’ont soulevé le coeur.
Où que me porte mon voyage, la Grèce me blesse.
Que veulent donc ceux qui se croient à Athènes
ou au Pirée,
l’un vient de Salamine
et demande à l’autre
s’il ne viendrait pas de la place Omonia.
"Non, je viens de la place Syndagma"
répond-il satisfait,
"j’ai rencontré Yannis
et il m’a payé une glace".
Pendant ce temps la Grèce voyage
et nous n’en savons rien, nous ne savons pas que,
tous, nous sommes marins sans emploi
et nous ne savons pas combien le port est amer
quand tous les bateaux sont partis.
Où que me porte mon voyage, la Grèce me blesse.
Drôles de gens,
ils se croient en Attique
et ne sont nulle part.
Ils achètent des dragées pour se marier
et il se font photographier.
L’homme que j’ai vu aujourd’hui
assis devant un fond de pigeons et de fleurs
laissait la main du vieux photographe
lui lisser les rides creusées
sur son visage
par les oiseaux du ciel.
Où que me porte mon voyage, la Grèce me blesse.
Pendant ce temps, la Grèce voyage,
voyage toujours.
Et si la mer Egée se fleurit de cadavres,
ce sont les corps de ceux qui voulurent rattraper à la nage
le grand navire.
Où que me porte mon voyage, la Grèce me blesse.
Le Pirée s’obscurcit
les bateaux sifflent, ils sifflent sans arrêt
mais sur le quai nul cabestan ne bouge,
nulle chaîne mouillée n’a scintillé dans l’ultime éclat
du soleil qui décline.
Où que me porte mon voyage, la Grèce me blesse.
Rideaux de montagnes, archipels,
granite dénudé ...
le bateau qui s’avance s’appelle
Agonie ....
G. Séféris
1936), traduction J. Lacarrière et E. Mavraki
Interprété par Mélina Mercouri (Si Mélina m’était conté, 1974)

sábado, 27 de junho de 2015

Esta República - Bastos Tigre



1882-1957

Esta República

É certo que a República vai torta;
Ninguém nega a duríssima verdade.
Da pátria o seio a corrupção invade
E a lei, de há muito tempo, é letra morta.
A quem sinta altivez, força e vontade
Ficou trancada do Poder a porta:
Mas felizmente a vida nos conforta,
De esperança, uma dúbia claridade.
Porque (ninguém se iluda), "isto" que assim
A pobre Pátria fere, ultraja e explora,
Jamais o sonho foi de Benjamin.
Os motivos do mal não são mistério:
É que a gentinha que governa agora
É o rebotalho que sobrou do Império.
.
Bastos Tigre

quinta-feira, 25 de junho de 2015

terça-feira, 23 de junho de 2015

LEI - Alexandre Dáskalos



  
LEI

Livre, livre mas sem asas.
Homem apenas.
A fronte erguida
o olhar em frente
o lábio a sorrir
para a manhã...

Os passos
apenas vão seguindo
o que na rasgada treva se adivinha...

Os braços construindo
o que é flor, e é fruto,
e é semente,
e flor e fruto
de amanhã...

E vamos:
o mundo que nos leva
vai,
não fica à nossa frente.

Alexandre Dáskalos, poeta angolano

in Poesia,
nº 10 da Colecção «Autores Ultramarinos»,
Casa dos Estudantes do Império,
Lisboa, 1961